À Millésime nouveau, cœur nouveau

À l’aune d’un nouveau millésime, nous ne pouvons pas échapper au traditionnel travail de mémoire de l’année que vous venons de traverser. Marquée par bien des embûches : climatiques, sanitaires… nous nous refusons cependant à tomber dans un pessimisme désespérant. Toutefois, la voix des vignerons se fit unanime dans le courant de l’été pluvieux, comme expression de ce que le monde entier vit depuis deux ans : « nous n’avions jamais vu cela auparavant ». Un pourcentage de pertes dans les récoltes, variant selon les régions, a marqué les esprits.

Et pourtant, les premières dégustations en cave laissent penser que la qualité va de pair avec les difficultés rencontrées. Cela ne signifie pas qu’il faille chercher la souffrance pour elle-même, mais celle-ci étant inhérente à toute réalité, ça n’est pas en la noircissant davantage ou en la fuyant que nous opérons un saut qualitatif sinon en l’accueillant telle qu’elle se donne à nous.

Bref, le millésime 2021 est non pas obscur mais rempli d’une espérance étonnante. La pression climatique a comme révélé le meilleur de certains cépages. Comme si les baies avaient contourné l’épreuve en allant chercher plus en profondeur le moyen de faire face aux maladies.

L’aventure continue donc, la nature n’a pas dit son dernier mot et les fermentations non plus, nous offrant déjà des arômes fruités et une incroyable densité, larges signes d’une très belle année. Qu’à cela ne tienne alors, « mariage pluvieux, mariage heureux » comme disent les anciens, ce mariage pluvieux entre le Vigneron et la Nature de 2021 sera alors un mariage heureux.

texte par Thomas Billot, apprenti à La Colombe 🙂