
La collaboration heureuse de l’humain et de la nature qui l’entoure
23 mai 2016Ouf ! Il semble que nous ayons évité les gels de printemps !
Une fois de plus, nous constatons à quel point la notion de terroir est primordiale aussi dans ce genre de situation.
Ces moments délicats et périlleux nous permettent de « toucher du doigt » un certain nombre de points essentiels dans la collaboration heureuse de l’humain et de la nature qui l’entoure.
En effet, les gestes du vigneron, les sols, les cépages ou l’environnement ont une influence importante sur les dégâts potentiels. Jugez plutôt :
Les gestes du vigneron :
On en prend toujours plus la mesure, chaque décision, chaque geste va influencer la précocité du débourrement (l’éclosion des bourgeons) et donc favoriser ou non les risques de gel.
Pensons par exemple à la taille, précoce ou tardive, au travail du sol; à l’enherbement ou non, aux conséquences sur la vigueur des ceps, sur le rendement par pied – or nous constatons que, dans la même vigne, tous ces facteurs entrent en jeu, certains ceps résistent mieux au gel et d’autres pas…
Les sols :
Dans les sols légers, qui se réchauffent plus rapidement, les souches auront tendance à démarrer plus tôt. En revanche, un sol plus argileux, plus froid, va retarder le départ en végétation et donc diminuer les risques. Autre facteur : L’eau souterraine, qui joue également un rôle en retardant le réchauffement du sol.
Les cépages :
Leur adaptation fine à la réalité des conditions locales est primordiale. Si leur cycle végétatif leur impose de pousser très tôt, les petites feuilles déjà sorties seront d’autant plus sensibles au froid.
Alors qu’un cépage installé depuis longtemps dans son terroir débourrera peut-être légèrement plus tard et sera donc encore protégé par son bourgeon cotonneux.
L’environnement :
Nous pensons bien sûr en premier lieu au lac Léman qui réchauffe légèrement l’atmosphère et permet de gagner 1 ou 2 degrés au petit matin – ce qui suffit parfois à modérer les gelées de printemps comme celles que nous avons vécues ces derniers temps.
Et puis il y a la topographie des vignes aussi. Il faut savoir que l’air froid se comporte comme l’eau, il coule le long des collines. Ainsi les vignes situées en bas de coteau ont plus de risques de ressentir le gel, surtout si un muret se trouve en contrebas pour marquer la limite de la parcelle, conduisant à la formation d’un lac d’air froid. Invisible, mais bien réel.
Le choix fondamental du Domaine La Colombe :
Tout ceci nous montre que la nature nous demande des qualités d’écoute et de présence très fines ; et une capacité d’adaptation importante, de façon à accompagner les dynamiques en cours.
Nous ne tentons pas de tout « maîtriser » en contrant ou en détruisant les phénomènes naturels.
A l’opposé, nous essayons de composer au mieux avec tous ces facteurs, ce qui nécessite souplesse et adaptation.
Le vin qui va résulter de ces aventures chaque fois différentes sera le reflet d’une année pleinement vécue, il sera la victoire de la vie.
C’est pourquoi nous considérons comme notre devoir le fait de respecter chaque saison dans son entier, afin de pouvoir être fiers et reconnaissants du résultat final.