De l’importance de la taille

Nous avons commencé la taille début janvier. Mais pourquoi tailler ? D’où nous vient cette technique ancestrale qui consiste à couper les bois de la vigne chaque année ? Pourquoi ne pas laisser tout pousser ?

Si l’on se réfère à l’histoire, à la légende, un âne ou des chèvres c’est selon, avaient quitté leur enclos et brouté ou mangé les bois de la vigne voisine, au grand désespoir du vigneron. Mais l’automne suivant, la récolte de la vigne « endommagée » était plus belle, et les grappes plus grosses !

Cette histoire résume bien le but de la taille : donner une forme à la souche (au cep), permettre les passages pour les travaux du sol, régler la production et le volume des grappes.

Mais la taille est un art autant qu’une technique. Un bon vigneron connaît les grands principes qui régissent la taille. Ces principes sont en relation avec le mode de vie du végétal, avec la philosophie de chaque plant. Tailler est un des travaux les plus lents mais aussi un des plus beaux.

C’est qu’il faut dialoguer avec chaque cep, comprendre son énergie, ses faiblesses, ses tendances, et trouver la meilleure solution pour le rendre harmonieux. La responsabilité est grande car selon les choix, le cep donnera trop ou pas assez de grappes, il vieillira plus ou moins vite, il attrapera des maladies. Si l’on veut, les ceps et la vigne tout entière seront à l’image du vigneron.

C’est une période de l’année où le vin se tient tranquille, il est un peu muet. Nous donnons notre énergie à bien préparer la saison qui commence. Bien sûr, il fait froid, les doigts sont parfois un peu engourdis. La poésie n’est pas toujours au rendez-vous. Mais il faut savoir respecter les rythmes, les saisons.

La taille peut continuer en méditant sur les essais de vigne non taillée ou juste coupée grossièrement avec une machine… L’homme cherche toujours la simplification. Trouvera-t-il une solution pour produire des vins complexes avec des méthodes simplifiées ?