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Conservatoire Mondial du Chasselas

29 mars 2021

Le Chasselas, cépage emblématique du bassin lémanique, est cultivé depuis plus de 2000 ans dans cette région. L’histoire ancienne de sa culture et la diversité des formes qu’il présente suggèrent que son centre d’origine et de diffusion se situe ici. Actuellement, il est cultivé sur environ 40 000 hectares dans de nombreux pays, offrant à la fois un raisin de table de qualité supérieure et des vins de haute qualité sur ses terroirs de prédilection. Ce cépage valorise la diversité des sols et des microclimats en produisant des vins exceptionnels et complexes, avec un potentiel de garde de plus de 20 ans.

Le Chasselas se distingue par la diversité de ses formes morphologiques, y compris les rameaux, les feuilles et les raisins. Les analyses génétiques révèlent une origine commune, issue d’une seule plante multipliée par bouturage. Les variations observées sont le résultat de mutations naturelles accumulées au fil du temps.

Au XXème siècle, le vignoble a été renouvelé presque exclusivement avec des plants de Chasselas Fendant roux, en raison de leur production régulière. Cependant, la Station de recherche Agroscope à Pully a œuvré pour préserver la diversité de ce cépage en collectant des variétés anciennes et en échangeant du matériel génétique avec des instituts étrangers. Aujourd’hui, elle héberge la plus grande collection mondiale de Chasselas, comprenant plus de 300 clones, qui sert de référence pour la recherche et la culture.

Laura Paccot et Louis-Philippe lors de l’inauguration du Conservatoire mondial du chasselas.

Depuis 2009 à Rivaz et 2017 à Mont-sur-Rolle, les principaux clones de Chasselas sont implantés dans les conservatoires. Ces clones incluent des variétés distinctes telles que le Chasselas Fendant roux, vert, violet, rose royal, jaune cire, musqué, apyrène (sans pépins) et giclet (dont les baies éclatent sous la pression). Les différences se manifestent également au niveau des rameaux, avec des bois rouges ou verts, et des feuilles, comme celles du Chasselas Cioutat, notablement découpées.

Le vignoble vaudois, situé entre le Jura et les Alpes, offre une diversité de terroirs favorable au Chasselas. La Station Agroscope à Pully a sélectionné des biotypes variés pour leur productivité et la composition de leurs moûts, les rendant disponibles aux pépiniéristes et viticulteurs via la filière de certification. Le Conservatoire Mondial du Chasselas, devenu une fondation, vise à préserver ce patrimoine génétique et à le rendre accessible aux professionnels et au public, tout en promouvant la recherche scientifique et la sensibilisation à la richesse de ce cépage.

Grâce à sa longue histoire et à sa diversité génétique, le Chasselas continue de jouer un rôle crucial dans la viticulture moderne, valorisant les terroirs uniques du bassin lémanique et offrant des perspectives prometteuses pour l’avenir de la viticulture en réponse aux changements climatiques.

Jules Paccot : le 2e depuis la droite

En 1988, Raymond isole différents parchets de chasselas pour magnifier les caractéristiques de chaque lieu (Petit Clos, puis Bayel et Brez). En 1999, il introduit progressivement les méthodes biodynamiques pour mieux révéler ces terroirs. Aujourd’hui, le Conservatoire Mondial du Chasselas est la suite de nos recherches qualitatives. Nous croyons beaucoup à la biodiversité, qui apporte vie et complexité. Grâce à ces recherches en collaboration avec Agroscope, nous espérons trouver les familles de chasselas les plus adaptées à nos différents terroirs et aux défis de demain, comme le réchauffement climatique ou les maladies fongiques par exemple.

Laura et Raymond Paccot

Les parents de Violaine, Marcel et Claudine Piot, devant la capite du Petit Clos.
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