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Le Chasselas, un cépage désormais doublement bien conservé

19 novembre 2020

Dix ans après la création du Conservatoire mondial du Chasselas à Rivaz et de la Fondation qui lui est associée, un nouveau conservatoire a été inauguré aujourd’hui à Mont-sur-Rolle. Dans le sillage de Louis-Philippe Bovard, la famille Paccot, de Féchy, a présenté sa parcelle conservatrice. Fait marquant et réjouissant: c’est la nouvelle génération, par Laura Paccot, qui est aux commandes.

C’est en étudiant les terroirs avec François Murisier, alors chef de la section viticulture-œnologie de la Station de recherche de Changins (Agroscope), et en s’inspirant du travail des centres français, que Louis-Phi-lippe Bovard a eu l’idée de créer le premier Conservatoire mondial du Chasselas, sur une parcelle de 3000 m2au-des-sus de Rivaz, en 2010. Aujourd’hui, le Conservatoire du Chasselas de Mont-sur-Rolle lui fait écho, avec la vendange des premières grappes de ses vignes plantées en 2017.« Tout est parti d’un coup de fil que Louis-Philippe Bovard a passé à mon père en 2016 », se souvient Laura Paccot, 30 ans, « il lui proposait de créer un conservatoire comme celui de Rivaz, mais dans notre région, pour com-parer les résultats et pouvoir apprécier les différences de climat et de terroir entre Lavaux et La Côte. Depuis, on est allé beaucoup plus loin, puisque la tenue du conservatoire stimule la discussion et permet de valider les résultats, tout en cherchant la qualité et l’adéquation des méthodes de travail, aussi bien face au changement climatique qu’à l’évolution des goûts et coutumes des consommateurs ».
En 30 ans, l’appréciation des vins vaudois a beaucoup évolué, changeant du même coup les habitudes des consommateurs. Rester friand et sur des arômes fruités, tout en valorisant les aptitudes du Chasselas à la conservation, telles sont les préoccupations des vignerons-encaveurs pour aller à leur rencontre.
Cultivé en biodynamie depuis une quin-zaine d’années, le parchet du Petit-Clos a accueilli les cinq types de Chasselas les plus répandus, le Fendant roux, le Giclet, le Bois Rouges, le Vert de la Côte et le Blanchette, après arrachage d’anciennes vignes. Les 14 autres variétés qui concentrent actuellement l’attention des chercheurs sont également présentes, comme à Rivaz, cultivées sur de courtes lignes. La situation privilégiée du Petit-Clos, à 500 m d’altitude, bien exposé et abrité des vents, est idéale pour leur réussir.
En même temps qu’ils permettent de conserver le patrimoine génétique du Chasselas et d’assurer sa défense, les deux conservatoires sont aussi là pour faire l’éloge de la diversité de ses variétés, d’en promouvoir de nouvelles et d’encourager les vignerons à les planter. Répandu sur plus de 40 000 ha dans le monde, le Chasselas a été identifié comme le cépage historique du vignoble vaudois. Il y apparaît il y a plus de mille ans, d’après une étude sur son ADN.
Que ce soit à Rivaz ou à Mont-sur-Rolle, les deux conservatoires travaillent en étroite collaboration avec les chercheurs d’Agroscope, constituant ainsi un solide partenariat pour toute la profession viti-vinicole. À la station de Pully, ce ne sont pas moins de 373 types de Chasselas qui sont cultivés, avec des objectifs d’études aussi variés que le rendement au m2,la teneur en azote ou l’acidité. La résistance aux maladies est également l’un des critères prépondérants pour les chercheurs, comme pour les vignerons.

Informations complémentaires
• Conservatoire Mondial du Chasselas
– Domaine La Colombe, 021 808 66 48, domaine@lacolombe.ch
– Domaine Louis Bovard, 021 799 21 25, vin@domainebovard.com
• OVV, Benjamin Gehrig, directeur de l’Office des Vins Vaudois, 021 614 25 80, b.gehrig@ovv.ch

Lausanne, 11 septembre 2020

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