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La Cote Coup de jeune dans le vignoble - photos par Cedric sandoz sigfredo haro

Coup de jeune dans le vignoble

15 octobre 2020
Baisse de la consommation, concurrence des vins étrangers, réchauffement climatique. Les temps sont rudes pour les travailleurs de la vigne. Et certains y réfléchiraient à deux fois avant de se lancer. Pourtant, la relève est bien là, de Vufflens-le-Château à Féchy en passant par Perroy. Tous sont filles ou fils de vignerons et ont décidé de reprendre le domaine familial. Et peu importent les difficultés du marché: ce sont des passionnés, prêts à s’adapter et à tout donner dans leur nouveau métier.
Pour certains, la voie semblait toute tracée. C’est le cas de la fratrie Perey, à Vufflens-le-Château, dont les membres ont tous très tôt exercé une activité dans le domaine. Pour d’autres, elle s’est dessinée progressivement, au terme d’une longue maturation. Comme pour Maryline Bisilliat, à Perroy, qui s’est reconvertie sur le tard après avoir travaillé dans le social.
Aujourd’hui, ces trentenaires sont particulièrement fiers de perpétuer la tradition familiale. Mais quelles sont les ambitions pour leur domaine ? Et qu’est-ce qui les motive à s’y investir souvent plus de cinquante heures par semaine ?
« La Côte » est parti à la rencontre de quatre familles, pour trouver des réponses.

Le vin dicte sa vie
Laura Paccot
Domaine La Colombe, Féchy

Elle a encore l’apparence d’une adolescente. Pourtant, Laura Paccot (29 ans) est bien une vraie pro. Un bachelor de l’Ecole hôtelière de Lausanne et un CFC de viticultrice en poche, elle a pris, fin 2018, la relève de son père, Raymond, au sein du Domaine La Colombe à Féchy. Depuis, elle s’y démène entre cinquante et soixante heures par semaine. Et ça lui plaît. « L’investissement est monstrueux, bien sûr, mais c’est aussi un métier de plaisir et de rencontres. De toute façon, le vin est omniprésent dans ma vie. Jusque dans le choix de mes destinations de vacances ! »

Chez les Paccot, le vin est une histoire de famille depuis quatre générations. Question de gènes, sans doute. Ainsi les soeurs de Laura s’activent également autour des bouteilles : Marion s’occupe de la communication de La Colombe, tandis que Chloé sillonne à son compte les routes suisses au volant de son « wine truck ». La cadette, quant à elle, n’a pas hésité longtemps quand son père lui a demandé de se positionner pour la reprise du domaine. Et elle sait déjà clairement ce qu’elle veut en faire. « J’aimerais réduire le nombre de nos cépages pour en creuser certains plus à fond. J’aimerais aussi aller plus loin dans les techniques de biodynamie, que nous pratiquons déjà depuis plusieurs années. »

Bien sûr, il y a la crise. Le coronavirus, les problèmes climatiques et les nouveaux parasites. Mais cela va se tasser, elle en est convaincue: « Il faut simplement s’adapter et rester créatif. » En ces temps difficiles, elle parvient donc à trouver du positif: « La vente de bouteille par Internet a explosé depuis le printemps dernier. Et cela ne semble pas prêt de s’arrêter ! »

Photos : Cédric Sandoz et Sigfredo Haro

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